Nous aborderons la gestion de la qualité au travers d’une recherche-action menée dans l’enseignement supérieur belge. Conformément à la méthode MAG (Méthode d’Analyse en Groupe), une sociologue et deux qualiticiens participent à la recherche et encadrent les panels représentants toutes les parties prenantes (enseignants, étudiants, personnel administratif, pédagogues de la remédiation, direction, …). Les représentations observées au travers des 4 phases de la MAG (récit, interprétations, analyse, perspectives pratiques et l'évaluation) indiquent deux visions opposées du métier d’enseignant : l’une est une « identité métier forte », l’autre une identité qualité dans une configuration que Mintzberg qualifie de « bureaucratie professionnelle ». Dans l’assurance qualité de l’enseignement, apparaît cette tension que Linhart décrit comme une dépossession des compétences professionnelles des enseignants au profit d’experts administratifs qui fournissent des recommandations et vérifient des plans d’action. L’objectif de la recherche est d’une part de déterminer les représentations de chacune des parties prenantes dans leur écosystème par rapport à l’assurance qualité, d’autre part, partant des représentations, d’orienter les institutions d'enseignement vers la résolution des tensions au niveau du périmètre d’action des qualiticiens et de contribuer à l’évolution des pratiques. Notre exposé pourrait modestement contribuer à dresser un portrait d’ensemble de la situation socioprofessionnelle des agents éducatifs, en profitant d’un exemple belge.