Les enseignants sont souvent encouragés à penser de manière critique et à enseigner la pensée critique à leurs élèves. Cependant, des chercheurs tels que Bruno Latour ont soulevé des inquiétudes quant aux conséquences d’accorder une trop grande importance à la pensée critique. Il semble, par exemple, que la manière dont certaines formes de pensée critique sont enseignées pourrait affaiblir la confiance dans la science ou favoriser le type de suspicion extrême associé aux théories de la conspiration. Cela fait écho aux préoccupations exprimées par R. S. Peters, qu’enseigner la pensée critique sans d’abord aider les étudiants à s’approprier des formes de connaissance revient simplement à enseigner la contre-suggestibilité plutôt qu’un véritable esprit critique. Comme le dit Peters, il faut posséder du savoir avec lequel on peut être critique. Dans ma communication, je présenterai mes expériences explorant la pensée critique avec des enseignants en formation dans le cadre d’un cours d’introduction à la philosophie de l’éducation. Je soutiendrai que nous devons aider les enseignants à surmonter une dichotomie superficielle entre l’éducation traditionnelle et progressive pour qu’ils ou elles puissent arriver à une meilleure compréhension de la pensée critique et enseigner la véritable pensée critique à leurs élèves.